L'irrigation est indispensable pour améliorer la capacité de production de riz au Kenya. Venu du Japon pour travailler avec le gouvernement kényan, un expert en irrigation transmet son savoir-faire, hérité de la longue tradition rizicole de son pays.

Devant une station de pompage du Programme d'irrigation Ahero, un site du projet du CaDPERP, avec des membres de l'association des agriculteurs locaux.


Le Kenya développe sa production de riz pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Le Japon apporte son aide par des actions multiples, notamment en ce qui concerne l'irrigation, mais aussi le développement de nouvelles variétés de riz et les techniques culturales.
Située sur la côte est de l'Afrique, la République du Kenya doit environ 30 % de son PIB à l'agriculture, à la foresterie et à la pêche, secteurs qui emploient plus de 40 % de la main d'œuvre nationale [1]. Si l'aliment traditionnel de base est l'ugali, préparé avec de la semoule de maïs, la consommation de riz a fortement augmenté ces dernières années, en raison de son goût et de la simplicité de sa préparation. Toutefois, le Kenya ne produit que 10 à 20 % du riz qu'il consomme [2] : il est donc urgent que le pays augmente sa capacité de production afin de satisfaire la demande.
Le Kenya est un territoire majoritaire-ment aride ou semi-aride, où l'irrigation est essentielle à l'expansion des terres agricoles. En 2017, le gouvernement s'est fixé l'objectif minimum de doubler la superficie des terres irriguées entre 2018 et 2022.
Au fil des années, le Japon a soutenu les efforts de développement de l'irrigation dans le cadre de l'assistance économique et technique apportée au Kenya. Des résultats significatifs ont été obtenus, en particulier avec le Mwea Irrigation Scheme (programme d'irrigation de Mwea), la plus grande zone rizicole du pays. La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD VI), qui s'est tenue en août 2016, a reconnu la nécessité de renforcer la coopération avec l'Afrique dans le domaine de l'agriculture. C'est ainsi que l'Agence japonaise de coopération internationale a lancé un nouveau programme et envoyé des experts auprès des gouvernements, dans le but de transmettre les technologies de pointe et de proposer des formations, tout en renforçant la collaboration avec le Japon.
C'est dans ce contexte que Junichiro Yamada, expert en irrigation, a été envoyé au Kenya en mai 2018.

La culture des oignons fait aussi partie du programme d'irrigation des terres.

Au sein du programme d'irrigation de Mwea, la construction d'un barrage et de cours d'eau avance à bon rythme, dans le cadre d'un prêt japonais de l'APD.
M. Yamada a été affecté au ministère kényan de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et de l'Irrigation pour effectuer des sondages et établir des plans d'irrigation. Sa position lui permet de se tenir informé des politiques mises en œuvre dans les hautes sphères du gouvernement, et ainsi d'adopter rapidement les stratégies appropriées.
La riziculture a une très longue histoire au Japon, où le riz est l'aliment de base. Aussi, les connaissances acquises au fil des siècles par les habitants de l'archipel s'avèrent très utiles au Kenya, non seulement en matière de développement des infrastructures, comme l'aménagement des rizières, mais aussi pour les tâches administratives, notamment l'amélioration des règles de gestion de l'eau pour les agriculteurs.
« Il est particulièrement important d'être à l'écoute des autorités locales et des agriculteurs. Mes conseils doivent correspondre aux spécificités locales, car les besoins et les perspectives de chaque région dépendent de conditions qui leur sont propres. C'est pourquoi je travaille toujours avec les populations locales. Je discute d'autre part avec mes collaborateurs au Japon sur les problématiques de chaque projet dans un souci d'amélioration constante. »
Lancé au début de l'année 2019, le Capacity Development Project for Enhancement of Rice Production in Irrigation Schemes (Projet de développement de la capacité pour l'amélioration de la production de riz dans les programmes d'irrigation, ou CaDPERP) renforce l'aide publique à la production rizicole de Mwea. Ce projet accélère également le développement de l'irrigation le long de la côte est du lac Victoria, autre région à fort potentiel pour la riziculture.
« Au Kenya, le gouvernement et les agriculteurs sont extrêmement enthousiastes. Lors des enquêtes sur le terrain, on ne prend jamais vraiment de pause, et on déjeune seulement quand le travail est fini, s'esclaffe M. Yamada. Ce pays possède un vaste territoire et une terre fertile, ce qui représente un excellent potentiel agricole. Avec l'aide du Japon, je pense que le Kenya peut encore développer son agriculture et élever son niveau de vie en conséquence. »
[1] Étude économique 2018, avril 2018, par le Bureau national des Statistiques du Kenya
[2] site internet de Rice for Africa, géré par the Coalition for African Rice Development (Alliance pour le développement du riz en Afrique)
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