La septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD7) se tiendra en août 2019 à Yokohama. Cette conférence internationale au sommet se réunit depuis 1993 à l’initiative du Japon.


Ima no Africa, une manifestation visant à approfondir la compréhension du continent africain, s’est tenue en mai à Yokohama. Trente-huit pays d’Afrique étaient représentés, permettant aux visiteurs de découvrir la culture et la gastronomie, mais aussi les musiques et les danses traditionnelles de l’Afrique.
En mai 2019, sous le ciel bleu de Yokohama, beaucoup de monde s’est rassemblé pour célébrer le festival Ima no Africa (L’Afrique d’aujourd’hui) et les visiteurs se sont plongés dans la culture africaine à travers la musique et la mode. Le succès de cette deuxième édition est un vibrant témoignage de l’amitié qui lie le Japon et l’Afrique.
Yokohama accueillera bientôt la TICAD7 qui se tiendra du 28 au 30 août 2019. L’une des caractéristiques de la TICAD est un forum multilatéral, qui implique les organisations inter-nationales plutôt que la conférence sur les relations bilatérales Japon-Afrique. La conférence est également ouverte aux divers acteurs, tels que des représentants des entreprises privées, du monde universitaire et de la société civile. La sixième édition à Nairobi, au Kenya, a ainsi rassemblé plus de 10 000 personnes. La TICAD est aussi un forum où les acteurs considèrent sérieusement l’appropriation des États africains. En outre, des réunions de suivi sont organisées chaque année pour permettre aux parties concernées de partager la situation du progrès des projets engagés à la TICAD. Les États africains n’ont pas tari d’éloge sur les efforts déployés par les organisateurs.
Depuis sa création il y a 26 ans, le rôle de la TICAD s’est adapté à l’évolution politique et économique d’Afrique. L’assistance japonaise a ainsi réorienté sa mission, c’est à dire qu’elle était initialement centrée sur l’aide publique au développement, mais actuellement, elle se concentre sur l’investissement privé.
Lors de la TICAD VI, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé un programme d’un montant total d’environ 30 milliards de dollars américains pour l’avenir de l’Afrique. Ce plan, qui était déployé entre 2016 et 2018 sous la forme de partenariats public-privé, visera en priorité à développer des infrastructures de qualité, à appuyer le développement de systèmes de santé résilients, et à poser les bases de la paix et de la stabilité. Ces mesures encourageront la formation des ressources humaines pour 10 millions de personnes (l’« Autonomisation ») en mettant à profit les points forts et expertises du Japon (la « Qualité »).
Trois sujets clefs seront notamment abordés lors de la TICAD7 : la transformation économique et l’amélioration de l’environnement et des institutions en faveur du commerce, à travers l’innovation et l’engagement du secteur privé ; la promotion d’une société résiliente et durable pour la sécurité humaine et enfin, la paix et la stabilité. Le secteur privé devra jouer également un rôle essentiel dans l’aide apportée par le Japon à la transition de l’Afrique vers une nouvelle structure industrielle. Nous pouvons donc nous attendre à un renforcement accru des partenariats public-privé dans un objectif de développement commercial. Les Objectifs de Développement Durable seront également au centre des débats.
Dans le contexte de la croissance économique soutenue de l’Afrique, l’amélioration du climat des affaires est devenue un des sujets dominants, qui permet d’espérer une augmentation des investissements en Afrique et un renforcement de la coopération économique pour soutenir ce processus.
L’abondance des ressources naturelles et l’énorme potentiel de développement économique de l’Afrique suscitent un vif intérêt au sein du secteur privé japonais. Tous espèrent que le Japon, poursuivant sa coopération, contribuera à la création de l’avenir de l’Afrique.

Dr Ibrahim Assane Mayaki
Directeur général du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)
Ancien Premier ministre du Niger
La TICAD, une étape stratégique importante pour la réussite de l’industrialisation en Afrique
Les besoins du Japon et de l’Afrique ont pris une nouvelle dimension dans le contexte de l’évolution de la dynamique mondiale, exigeant adaptations et changements dans la gestion des partenariats stratégiques. Pour l’Union africaine (UA), qui s’est récemment engagée dans une série de réformes accélérées, il s’agit aujourd’hui de s’aligner sur les objectifs de la TICAD afin de refléter ces nouvelles voies de développement qui créeront l’avenir de l’Afrique et du Japon.
La tenue de la TICAD VI en Afrique en août 2016 a démontré les progrès de l’appropriation des États africains au sein du processus, et attiré l’attention de l’ensemble du continent, mais aussi des partenaires de la TICAD. La dernière conférence a également impliqué davantage l’UA dans l’organisation du forum, offrant ainsi au Japon l’occasion de mieux comprendre les mécanismes et processus décisionnels en Afrique, mais aussi ses priorités au niveau multilatéral et ses engagements bilatéraux existants.
La TICAD7 portera davantage sur les aspects commerciaux, et particulièrement l’implication des entreprises. Il s’agira alors de respecter le cadre de l’UA dans sa recherche de solutions au niveau régional.
La TICAD a contribué à jouer un rôle de catalyseur en reliant entre elles des chaînes de valeur nationales, régionales, continentales et mondiales, encourageant la connectivité et renforçant le secteur privé en Afrique par un soutien technique, des échanges entre les PME (petites et moyennes entreprises), le développement de l’agro-industrie, et les enseignements tirés de l’expérience du kaizen au Japon. C’est l’ensemble de ces actions qui permettra à l’Afrique d’avancer sur la voie du progrès technique. La TICAD représente donc une étape stratégique importante pour la réussite de l’industrialisation en Afrique.
Intégralité du texte [EN] : https://www.japan.go.jp/tomodachi/2019/summer2019/ticad.html
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