Pour nos Tomodachi Été 2017
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33M. Kestler pense souvent à la façon dont le tricot pourrait non seulement satisfaire des désirs de création, mais aussi contribuer à la société. Son projet « Tricoter pour le Japon » est un exemple de cette quête. Après le Grand tremblement de terre de l’est du Japon, lui et ses amis ont donné des gants, des écharpes et des chapeaux tricotés à la main aux habitants de la région du Tohoku qui avaient perdu leur maison. « Après un an, j’ai su qu’ils avaient besoin d’autre chose. J’ai commencé à réfléchir à ce que nous pourrions faire qui impliquerait également les gens de la région. J’ai pensé qu’en tricotant ensemble des carrés, ils pourraient interagir les uns avec les autres et que cela les encouragerait. » M. Kestler a demandé à des gens au Japon et à des amis du monde entier de confectionner des « granny squares » (carrés en crochet) de 20 centimètres sur 20 centimètres. « De nombreux supporters, mes amis et une filature japonaise ont proposé de m’aider. La réponse a été phénoménale », explique-t-il. Avec l’aide de ses bénévoles, M. Kestler a relié 11 250 carrés pour former une couverture de 476,78 mètres carrés, une prouesse qui lui a valu une inscription au Guinness Book et une récompense du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie. « Ces récompenses étaient un grand honneur pour nous, et elles ont aussi touché chaque personne impliquée dans le projet », dit-il. « Nous nous sommes tous assis pendant une heure pour penser aux gens du Tohoku, pendant que chacun confectionnait un carré. Nous tricotions le monde ensemble. C’était très spécial. » La couverture géante a ensuite été divisée en couvertures plus petites qui ont été données aux gens vivant dans les refuges dans les zones affectées par la catastrophe.Mais le fait de penser au tricot nuit et jour ne fatigue-t-il pas M. Kestler ? « Jamais. C’est dans mon ADN. Tricoter est magique. Vous fabriquez quelque chose de beau avec vos mains. Le Japon m’a donné la chance de faire ce que j’aimais vraiment. Je voudrais explorer la culture et l’artisanat traditionnel japonais et incorporer les méthodes de teinture traditionnelles telles que l’ai-zome (teinture à l’indigo) ou le kusaki-zome (teinture botanique) dans mon travail. En apportant de magnifiques couleurs dans la vie des gens et en leur montrant à quel point le tricot peut être passionnant, je veux en changer la perception. Les couleurs apportent le bonheur, et l’histoire japonaise est pleine de couleurs extraordinaires. Je souhaite que les gens puissent apprécier ces couleurs à travers mes œuvres. »Dans le cadre de son projet « Tricoter pour le Japon », Bernd Kestler a réalisé avec les habitants du Tohoku une couverture géante qui lui a valu une inscription au livre Guinness des records en tant que « plus grande couverture au crochet du monde ».Bernd KestlerNé dans la Hesse, en Allemagne, Bernd Kestler a étudié l’horticulture à l’université et a travaillé comme paysagiste en Angleterre. Arrivé au Japon en 1998, il vit à Yokohama, où il travaille sur ses œuvres en tricot tout en s’adonnant au jardinage.

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