Pour nos Tomodachi Printemps/Été 2017
14/34

14Tout remonte au mois de mai de l’an dernier. Je rencontrais la chancelière Angela Merkel quand, au cours de la conversation, elle m’a demandé : « Pourquoi ne faites-vous pas du Japon un partenaire du CeBIT* de l’an prochain ? Et il faudra aussi que vous veniez. » Eh bien Angela, me voici. Et le Japon est bel et bien un pays partenaire. Qui plus est, les entreprises japonaises sont présentes, et en grand nombre – 118 pour être précis, plus de dix fois plus que l’an dernier.Aujourd’hui, peu après l’événement, un document qui fera date va être dévoilé.Nous avons choisi de l’appeler « Déclaration d’Hanovre ». Je souhaite partager avec vous mes pensées à propos des fondements sur lesquels repose cette déclaration. Pour commencer, nous avons désormais besoin d’une nouvelle définition des machines. Celles qui fonctionnent avec l’IA ou essentiellement comme des robots ne se limitent plus à l’exécution de tâches étroitement définies ou de fonctions uniques. Songez aux problèmes auxquels nous devons faire face en tant qu’êtres humains, la santé par exemple. Songez aussi aux défis auxquels nous nous trouvons confrontés à l’échelle planétaire, comme l’approvisionnement en énergie. Les machines de demain auront pour mission de trouver une réponse à cette multitude de défis. L’industrie manufacturière va elle aussi changer. Elle deviendra une « industrie de solutions ».Aucun de ces problèmes ne pourra être résolu par une machine unique, une entreprise unique, fût-elle à la pointe de la technologie, ni même par un seul pays.Cela nous amène à notre second point : nous devons chérir l’interconnexion plus que toute autre chose.Comment peut-on connecter des machines entre elles ? Des systèmes entre eux et à un système de systèmes – comment faire en sorte que tous ces éléments entrent en relation ? Et qu’en est-il de l’interaction entre les machines et les hommes au fil des générations ? Et en vérité de l’interface au sein d’un groupe et entre groupes de personnes, par exemple les pays et les entreprises ?Quel genre d’interconnexions allons-nous bâtir entre toutes ces catégories ? Nous sommes entrés dans une ère où la conception la plus adéquate de cette interconnexion va devenir une source d’intense réflexion et de concurrence entre les gouvernements, les entreprises et les universités, une ère où la coopération et la collaboration vont créer de la valeur ajoutée et stimuler la croissance.En troisième et dernier lieu, le point de la déclaration que je tiens à souligner est la place importante qui revient à l’éducation et aux normes technologiques. En cette époque qui nous demande de résoudre des problèmes complexes en les envisageant sous l’angle systémique – une époque où toutes les choses et toutes les personnes sont interconnectées –, nous aurons besoin de nouveaux systèmes pour les langages de modélisation et les normes technologiques communes. J’aimerais que le Japon et l’Allemagne envisagent de s’atteler à ces tâches conjointement. Ensemble, élaborons des programmes et des normes communes. * * *Seules trois choses importent pour l’avenir de l’Allemagne, de l’Europe et du Japon. La première est l’innovation, la seconde l’innovation et la troisième, l’innovation.Intégralité du texte [EN] : http://japan.kantei.go.jp/97_abe/statement/201703/1221682_11573.htmlPrononcé à Hanovre le 19 mars 2017 à la soirée d’ouverture du CeBITDiscours du Premier ministre* Le CeBIT est une foire commerciale qui se tient à Hanovre, en Allemagne. Elle est dédiée à la technologie de pointe, notamment l’Internet des Objets, le big data, l’intelligence artificielle (IA) et les robots. C’est le plus grand événement de ce genre au monde. Le CeBIT de mars 2017 a été l’occasion pour le Japon de participer pour la première fois en tant que pays partenaire officiel.

元のページ  ../index.html#14

このブックを見る