Pour nos Tomodachi Printemps 2017
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22expliquer qu’aucun pays n’ait revendiqué la souveraineté sur elles entre 1945 et 1971 ? Cette absence de revendication montre clairement que les îles Senkaku sont un territoire japonais, reconnu comme tel par l’« ordre de l’après-guerre ».Troisième idée fausse : « Le Japon a unilatéralement aggravé les tensions en dérogeant au statu quo. »En 2012, le gouvernement japonais a fait l’acquisition d’une partie des Senkaku, jusque-là propriété privée, qui comprenait notamment l’île Uotsuri, la plus grande de l’archipel. Des voix se sont élevées pour dire que, par cette opération, le Japon avait unilatéralement modifié le statu quo quant à la propriété des Senkaku, et par la même occasion aggravé les tensions. Cet argument non plus ne résiste pas à l’examen.Pour commencer, des titres de propriété sur des parcelles des Senkaku avaient déjà changé de mains dans le passé, que ce soit à l’occasion de transactions entre l’État et des propriétaires privés ou entre propriétaires privés. Les îles acquises par l’État en 2012 lui avaient appartenu auparavant. Que la propriété des terres soit publique ou privée ne change rien au fait que les Senkaku sont un territoire japonais sous le contrôle effectif du Japon.Ensuite, c’est la Chine qui a unilatéralement aggravé les tensions à propos des îles Senkaku, et ce bien avant 2012. En 1992, par exemple, la Chine a soudain répertorié l’archipel en tant que territoire chinois dans la loi sur ses eaux territoriales et, à partir de 2008, elle a envoyé à plusieurs reprises des vaisseaux officiels dans les parages des îles et fait des incursions dans les eaux territoriales japonaises. Ce comportement entre en contradiction avec l’affirmation de Pékin selon laquelle le Japon et la Chine s’étaient mis d’accord dans les années 1970 pour classer le dossier relatif à la possession des Senkaku. Bien entendu, un tel accord n’a jamais existé. À travers ce genre de tentatives en vue de modifier le statu quo par la force ou la coercition, Pékin continue en fait d’aggraver les tensions dans ce secteur. En 2013, la Chine a pris des initiatives dangereuses, qui ont exacerbé les tensions et auraient pu s’avérer lourdes de conséquences, par exemple en braquant un radar de tir sur un navire des forces maritimes japonaises d’autodéfense, en instaurant soudain une zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) en mer de Chine orientale et en imposant unilatéralement des règles contraignantes pour cet espace aérien. Face à ces agissements, le Japon a fait montre de constance dans son refus d’aggraver les tensions et a toujours réagi de façon à protéger l’ordre international basé sur la primauté du droit. Dans le même temps, le Japon continue de lancer des appels au dialogue avec la Chine, qui est son premier partenaire commercial, un ami de longue date et son associé dans le cadre d’une relation bilatérale particulièrement importante.L’histoire des Senkaku est celle d’un archipel peuplé de gens débordant de vitalité et de bonne volonté.Depuis quelques années, le nom « Senkaku » est devenu familier à beaucoup de gens de tous les pays du monde. Mais moins connu est le fait que ces îles ont une riche histoire en tant que territoire peuplé de Japonais débordant de gentillesse et de vitalité. Elles sont habitées depuis 1895, année de leur intégration au département d’Okinawa, et la population a dépassé les 200 habitants à son point culminant, tandis que tout un éventail d’activités économiques y prenaient leur essor avec l’accord du gouvernement. La principale industrie était celle de la bonite, pêchée dans les eaux littorales avant d’être transformée en katsuo-bushi, la bonite séchée utilisée dans la préparation du bouillon de poisson dashi. C’est au dashi que bien des plats japonais doivent leur saveur délicieuse, et la qualité du katsuo-bushi des îles Senkaku leur a valu une médaille d’argent dans un concours à l’échelle nationale. Les îles fournissaient aussi aux pays occidentaux de petits oiseaux empaillés utilisés à l’époque pour décorer les chapeaux des dames, ainsi que des plumes d’albatros, très appréciées en tant que matériau de remplissage des édredons.En 1920, après qu’un groupe de pêcheurs chinois échoué sur les îles eut été secouru par la population, le consul de la république de Chine dans le département de Nagasaki envoya une lettre de remerciement à chacun des habitants des Senkaku et à d’autres habitants d’Okinawa ayant participé au sauvetage. Ces lettres, qui reconnaissent explicitement l’appartenance des îles Senkaku au département d’Okinawa, montrent bien que les Japonais résidant sur les îles ont contribué à l’amitié entre le Japon et la Chine.Le jour viendra où les îles Senkaku seront connues dans le monde entier pour ce qui constitue leur véritable charme.

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