Pour nos Tomodachi Printemps 2017
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10Depuis quelques années le Japon est le théâtre d’un essor remarquable des initiatives visant à créer de nouvelles entreprises en mettant à contribution la propriété intellectuelle et les ressources humaines des universités. L’Université de Tokyo est à la pointe de ce mouvement. Une étude publiée par le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) en avril 2016 dénombre 1 773 créations d’entreprises dans les universités, dont 198 à l’Université de Tokyo, qui arrive en tête de liste.Pour créer une activité commerciale à partir des découvertes de la recherche, et par la même occasion engendrer un mouvement de retour vers la société, l’Université de Tokyo s’efforce de mettre en place un dispositif de soutien associant collaboration avec l’industrie, protection et utilisation de la propriété intellectuelle et formation d’entrepreneurs. Pour ce qui est de la collecte des fonds, c’est l’Edge Capital Co., Ltd. de l’Université de Tokyo (l’UTEC), qui s’en charge. Cette société privée, qui a ses bureaux sur le campus, a l’approbation de l’université pour procéder aux transferts de technologie.Tomotaka Goji, directeur associé de l’UTEC, a jadis travaillé à l’élaboration des réglementations régissant les fonds de capital-risque, avant de poursuivre des études à l’Université Stanford de la Silicon Valley, où il a pu observer de près les mécanismes de soutien à l’œuvre dès le stade de la recherche fondamentale et mesurer l’ampleur de la puissance financière mobilisée en faveur des nouvelles entreprises. Il voulait créer au Japon également un système de capital-risque dédié à la mise en place de mécanismes de soutien garantissant un bon fonctionnement de la recherche fondamentale, et c’est à cette fin qu’il s’est impliqué dans la fondation de l’UTEC en 2004. Depuis lors, l’UTEC a créé des fonds pour un montant total de 30 milliards de yens (261 millions de dollars) et investi dans 75 sociétés, dont neuf sont désormais cotées à la Bourse de Tokyo.« J’ai le sentiment que l’attitude des universités envers l’entreprenariat est en train de changer », dit M. Goji. « Un cycle positif s’est engagé, dans lequel les chercheurs et les étudiants, qui sont témoins de créations d’entreprise couronnées de succès, se sentent incités à se lancer eux-mêmes dans une activité commerciale. Ce phénomène est encouragé par la promotion des nouvelles entreprises menée par le gouvernement Abe dans le cadre de sa stratégie économique, à travers des initiatives comme les Nippon Venture Awards, qui viennent récompenser les entreprises japonaises qui se distinguent par leurs capacités d’innovation. »Parmi les sociétés qui ont bénéficié du soutien de l’UTEC pour se lancer figure PeptiDream Inc., lauréate d’un Nippon Venture Award de la deuxième édition en 2016. Cette société détient une technologie de pointe pour effectuer artificiellement la séquence des acides aminés et synthétiser d’éventuels peptides destinés à la fabrication de nouveaux médicaments. Mais il y a d’autres entreprises que l’UTEC a aidées à sortir de l’université, dont Mujin Inc., qui a mis au point un robot intelligent de la nouvelle génération destiné au contrôle du fonctionnement autonome des robots industriels, et Digital Grid Inc., une société basée en Tanzanie, qui produit de l’électricité à partir de panneaux solaires et exploite un système d’échanges électriques offrant aux personnes vivant dans des zones non desservies par le réseau un accès facile à une alimentation électrique à un prix raisonnable.« La force des universités, nous dit M. Goji, réside dans la recherche scientifique fondamentale qu’elles ont accumulée. Notre rôle consiste à contribuer à la croissance économique en tissant des liens entre les activités scientifiques de pointe et l’industrie, pour faire en sorte que la science ne reste pas confinée au sein des universités. »Le soutien de l’UTEC ne se limite pas à l’Université de Tokyo. Elle aide aussi au rapprochement entre des entreprises nées dans des universités disséminées sur tout le territoire japonais et des sociétés venues de l’étranger, et c’est une mission que M. Goji trouve passionnante.« L’Université de Tokyo constitue certes l’axe de nos activités, mais nous voulons aussi diffuser l’innovation dans le monde grâce aux technologies uniques en leur genre développées au Japon, en créant des liens entre les universités, les organisations et les pays du monde. »Note : la conversion des dollars en yens dans cet article a été calculée sur la base de 115 yens pour un dollar, soit approximativement le taux de change en vigueur au moment de la rédaction de cet article.Faire de la recherche universitaire de pointe une pépinière pour les nouvelles entreprisesDossier : bâtir demain avec les innovations japonaises d’aujourd’huiSite officiel de l’Edge Capital de l’Université de Tokyo (l’UTEC) [EN]https://www.ut-ec.co.jp/

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