Pour nos Tomodachi Hiver 2016
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26Le principal objectif des Abenomics est de renforcer la croissance de la productivité. L’augmentation de la production par travailleur indispensable au maintien du niveau de vie des Japonais exige des réformes. Nombre d’initiatives prises par le gouvernement, et notamment les mesures appelées Abenomics, ont fait leurs preuves en ce domaine.À contre-courant de l’histoirePour que les Abenomics puissent réussir, il faut que les trois « flèches » qui les constituent – relance budgétaire, politique monétaire et réformes structurelles – contribuent à l’accélération des gains de productivité. Au Japon, l’évolution du PIB réel par travailleur au cours des 60 dernières années dessine une courbe en S. En 1955, le chiffre se situait aux environs d’un million de yens (9 600 dollars), en se basant sur le niveau actuel des prix ; il a ensuite augmenté pendant 20 à 25 ans et, depuis lors, il diminue. Aujourd’hui, il atteint 8 millions de yens (77 000 dollars), ce qui représente certes une hausse, mais qui procède à un rythme beaucoup plus lent. Les Abenomics ont pour vocation de combattre cette tendance historique à la décélération – un phénomène qui menace tous les grands pays industriels, et pas seulement le Japon –, de façon à ce que le rythme de la croissance augmente à nouveau. À condition de travailler dur, on peut y arriver.La direction suivie est la bonnePrès de quatre années après le lancement des Abenomics, le Japon avance dans la bonne direction et bien des mesures prises se sont avérées payantes. La réussite est particulièrement flagrante dans deux secteurs : l’agriculture et la gouvernance d’entreprise. La réforme de l’agriculture japonaise est une affaire politique délicate, mais le chemin parcouru est très satisfaisant. Grâce à la détermination du Premier ministre Shinzo Abe à faire aboutir ses projets, des réformes, jadis inconcevables, du système de distribution agricole ont été menées à terme.En ce qui concerne la gouvernance d’entreprise, la quasi-totalité des sociétés cotées en Bourse ont désormais des administrateurs externes. Le grand avantage de la présence de gens extérieurs à l’entreprise au conseil d’administration, c’est qu’ils peuvent fournir une aide précieuse en apportant des opinions extérieures et en poussant les décideurs au sein de l’entreprise à faire avancer les choses.Outre cela, le Code de gestion publié par l’Agence des services financiers (ASF) s’est avéré prodigieusement efficace pour inciter les gestionnaires d’actifs à faire montre d’une plus grande fermeté envers les sociétés qui leur appartiennent et à mieux servir les intérêts de leurs investisseurs. Dans le domaine de la réforme de l’État aussi, je dois reconnaître que le Premier ministre Abe et le secrétaire général du Cabinet Yoshihide Suga ont le mérite d’avoir amélioré la discipline au sein du gouvernement. Celui-ci est beaucoup mieux organisé depuis qu’ils ont modifié la Loi nationale sur le service public, qui régit les promotions au sein de chaque ministère. Et ceci a eu un impact positif sur les politiques dans le domaine social, commercial, industriel et fiscal, pour ne mentionner que ceux-là.Il reste des efforts à faireDes progrès restent à faire dans d’autres domaines, comme la politique d’immigration. De par leur tradition, les Japonais sont peu réceptifs à l’idée d’une immigration à grande échelle. Mais l’évolution actuelle de la démographie et du marché du travail a clairement changé la donne.Le comité créé au mois de septembre par le gouvernement pour s’occuper de la réforme des façons de travailler a commencé à produire des résultats en ce domaine. La réforme du travail est un sujet sur lequel le Premier ministre s’est abondamment exprimé, en mettant en avant le principe « à travail égal salaire égal ». Il a dirigé avec une grande dextérité l’organisation de ce comité, qui formulera ses propres propositions en matière de politique du travail d’ici mars 2017. Je nourris l’espoir que le comité produira de bonnes propositions, qui rompront avec l’héritage de lenteur légué par les précédentes commissions dédiées à cet aspect de la politique.La politique énergétique demande elle aussi des améliorations. Les dépenses totales du Japon en énergie, R&D liée à l’énergie et autres domaines connexes atteignent 1 200 milliards de yens (environ 12 milliards de dollars). À titre de À la recherche de la productivité : le bilan des « Abenomics »

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