Pour nos Tomodachi Hiver 2016
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17Au mois de décembre de cette année, le Japon fêtera le 60e anniversaire de son entrée aux Nations unies. Il y a soixante ans, les Japonais qui ont obtenu un siège dans cette illustre assemblée nourrissaient au plus profond de leur cœur un souhait, qu’ils ont par la suite toujours poursuivi et défendu sans la moindre défaillance, avec la plus implacable détermination : la paix dans le monde et l’élimination des armes nucléaires. Aujourd’hui, à l’heure où l’attention du monde entier se porte sur les Nations unies dans l’attente de voir si elles réussiront à contrecarrer les ambitions de la Corée du Nord et si le Conseil de sécurité parviendra à lui opposer un front uni, le Japon, en tant que membre de cette instance, va prendre la direction des débats du Conseil de sécurité.Faire régner le droit sur les mersQuel que soit le problème auquel nous nous trouvons confrontés ou, plus exactement, vu le grand nombre de ces problèmes, le Japon, qui célèbre le 60e anniversaire de son entrée aux Nations unies, n’épargnera aucun effort pour renforcer cette organisation.Le total cumulé des contributions versées par le Japon tant aux Nations unies qu’aux opérations de maintien de la paix, estimé sur la base de leur valeur comptable, dépasse largement les 20 milliards de dollars. Outre cela, notre bilan en termes d’aide au développement atteint 334,5 milliards de dollars, en se basant là aussi sur la valeur comptable de ces aides au moment de leur attribution.À mon avis, trois grandes causes imprègnent l’histoire des Nations unies : l’attachement à la paix, la poursuite de la croissance et la quête d’un monde exempt d’injustice et d’iniquité. Vous reconnaîtrez volontiers, j’en suis convaincu, que le Japon est un pays qui, tout au long des 60 dernières années, s’est engagé sans réserve pour la défense de ces trois causes.En premier lieu, la croissance est le fondement de tout. Elle seule permet à la paix de s’enraciner et offre la possibilité de remédier aux injustices au fil du temps.La croissance japonaise est le fruit d’un environnement libre, ouvert aux échanges et à l’investissement. Et c’est exactement au même facteur que les pays d’Asie doivent leur prospérité actuelle.La paix, la stabilité et la sécurité maritime, ainsi que la liberté de navigation et de survol, constituent les fondements de la paix et de la prospérité de la communauté internationale.En cas de litige, la communauté internationale doit s’en tenir strictement aux principes stipulant que les États sont tenus de fonder leurs revendications sur le droit international, qu’ils ne sont pas autorisés à recourir à la force ou à la coercition pour faire valoir leurs revendications et que le règlement des litiges doit passer par des moyens pacifiques.Qu’on me permette d’ajouter que j’ai mis en place au cœur du gouvernement japonais, sous ma tutelle directe, une équipe spéciale qui a pour mission de promouvoir les Objectifs de développement durable (ODD).Le gouvernement du Japon va redoubler d’effort pour que l’Accord de Paris sur le changement climatique soit approuvé au plus vite par le Parlement, et remplir sans défaillance son engagement à fournir d’ici 2020 une assistance de 1 300 milliards de yens aux pays en développement. Le Japon fera tout son possible au cours des 60 prochaines années pour rendre plus fortes les Nations unies, tout comme il l’a fait au cours des 60 dernières années.Tel est l’esprit onusien du JaponPartout où interviennent des Japonais engagés dans la coopération internationale, les gens anonymes qui vivent sur place s’éveillent à leurs propres aptitudes et découvrent que la construction d’une nation commence à l’endroit même où ils se trouvent. Les Japonais qui sont témoins de cela en sont profondément émus et ces émotions deviennent des souvenirs qu’ils garderont toute leur vie.C’est pour moi une source de tranquille fierté que de constater que le lien entre le Japon et les Nations unies depuis 60 ans a ainsi rapproché des cœurs en Asie, en Afrique, et en vérité dans le monde entier. Tel est l’esprit onusien du Japon. C’est quelque chose que je promets de ne jamais oublier, et que je m’engage à mûrir et à transmettre à la prochaine génération.La réforme du Conseil de sécurité, une affaire urgentePour conclure mon discours, j’insisterai sur la nécessité de modifier fondamentalement la structure de gouvernance de l’ONU. L’influence de divers pays d’Afrique et d’Amérique latine sur la politique et l’économie mondiales a atteint un niveau inconnu jusqu’ici, et pourtant leur représentation au Conseil de sécurité reste insatisfaisante. Cet exemple suffit à lui seul à montrer que l’état des lieux qu’on peut dresser aujourd’hui du Conseil de sécurité est indéfendable aux yeux de la génération actuelle.Lors de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI), qui a récemment réuni le Japon et les pays d’Afrique, j’ai entendu les dirigeants qualifier d’« injustice historique » la situation qui prive l’Afrique de siège permanent au Conseil de sécurité, et j’ai manifesté mon acquiescement par un profond hochement de tête.Si nous ne nous attelons pas maintenant à la réforme du Conseil de sécurité, elle risque fort d’être reportée d’une ou deux décennies. Camperons-nous sur une position qui va à l’encontre des valeurs de l’ONU ? Ou bien voudrons-nous rendre l’ONU plus forte ? Si c’est cette dernière option qui l’emporte, il va sans dire que la réforme du Conseil de sécurité est une affaire urgente.Merci beaucoup.

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