Pour nos Tomodachi Automne 2016
7/38

7promotion du développement des ressources humaines pour l’industrie et le commerce en Afrique. Une seconde contribution de la TICAD a été la visite du Premier ministre Abe en Côte d’Ivoire, en Éthiopie et au Mozambique, le premier voyage d’un chef de gouvernement japonais en une dizaine d’années. Troisièmement, outre le nouveau recentrage sur les investissements du secteur privé en Afrique, le gouvernement du Japon a continué à contribuer à des projets de développement au niveau national. Par exemple, durant sa visite au Mozambique, le Premier ministre Abe a annoncé la fourniture de 570 millions de dollars US pour le développement d’un couloir commercial dans ce pays. Le Japon a également investi dans le secteur agricole de l’Afrique, en se concentrant plus particulièrement sur la production rizicole. Un autre exemple de contribution du Japon est l’aide apportée aux pays africains pour les plans de préparation contre les catastrophes naturelles. De plus, le Premier ministre a annoncé l’Initiative ABE (African Business Education) pour l’éducation commerciale des jeunes Africains, un programme qui accueillera sur cinq ans 1 000 ressortissants africains afin d’étudier au Japon et de travailler comme stagiaires dans les entreprises japonaises. Quel est le moteur des relations du Japon avec l’Afrique ? Le Japon voit clairement les besoins humanitaires en Afrique et peut créer, en raison de sa prospérité économique, un environnement d’aide efficace. Le Japon utilise également la TICAD comme plateforme pour mettre en avant un modèle de développement tiré de sa propre histoire. Le Japon a depuis longtemps mis l’accent sur une politique d’aide autonome basée sur l’industrialisation. Les bénéfices de cette politique peuvent être partagés avec les pays africains. De plus, le gouvernement japonais cherche à renforcer les relations avec l’Afrique au moment où d’autres pays font sentir leur présence sur le continent, considéré comme le dernier grand marché de croissance du globe. Pour leur part, les pays africains espèrent attirer des investissements de sources diverses, y compris du Japon, afin de favoriser la croissance durable et de combattre les effets d’un possible ralentissement de l’économie mondiale. Le Japon peut jouer un rôle crucial pour aider les gouvernements africains à atteindre leurs objectifs économiques, et la TICAD représente un exemple notable de collaboration internationale et de leadership du Japon concentré sur le développement africain. Alors que l’économie de l’Afrique a enregistré une croissance annuelle de 5 % environ, la majeure partie de cette richesse reste sous le contrôle des élites africaines. Pour un développement plus général, un travail supplémentaire doit être accompli avec la construction d’infrastructures performantes et efficaces, le développement d’une classe moyenne dynamique, la mise en œuvre de politiques environnementales efficaces et la protection des droits de l’homme et de la sécurité humaine. Le petit mais très présent groupe des organisations japonaises de société civile à la TICAD V a souligné son souci d’élargir la vision du développement. Pour ces groupes, la croissance économique est nécessaire, mais insuffisante pour parvenir au développement.La TICAD VI représente la continuité de la politique de développement japonaise en Afrique mais également une attention renouvelée à ce que les Africains eux-mêmes désirent. L’organisation de cette conférence internationale au Kenya montre bien ce tournant important de la politique japonaise ainsi que les nouvelles opportunités en vue d’apporter des changements positifs et marquants en Afrique. (Ecrit en juillet 2016)Dr. Howard LehmanLe Dr. Howard Lehman est professeur de sciences politiques à l’Université d’Utah. Il a publié de nombreux articles et deux ouvrages sur le développement de l’Afrique et la politique d’aide étrangère du Japon. Il est l’auteur d’un livre intitulé Japan and Africa : Globalization and Foreign Aid in the 21st Century (Le Japon et l’Afrique : mondialisation et aide étrangère au XXIe siècle) récemment paru. Il a bénéficié trois fois d’une bourse d’études Fulbright, dont une au Japon, où il a enseigné à l’Université de Kyushu. Il a également été professeur invité à l’Université de Kobe.

元のページ 

page 7

※このページを正しく表示するにはFlashPlayer10.2以上が必要です