Pour nos Tomodachi Automne 2016
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20Grâce au « riz miracle » Nerica (New Rice for Africa), l’Afrique est en train d’affronter le problème de la pauvreté. Dans beaucoup de pays africains, cette céréale à haute valeur nutritive est une denrée de luxe réservée aux grandes occasions et une source de revenu appréciable pour les agriculteurs. L’agronome japonais Tatsushi Tsuboi, surnommé « M. Nerica », s’efforce de diffuser la riziculture depuis quelque vingt ans. Il applique toujours rigoureusement la même méthode, c’est-à-dire se rendre sur le terrain pour prodiguer des conseils. À ce jour, il a formé plus de 50 000 cultivateurs sur place.Tatsushi Tsuboi a commencé à travailler pour l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en tant que spécialiste agricole en 1981. Depuis, il a consacré son temps à offrir des conseils sur la riziculture aux agriculteurs de différents pays dont l’Indonésie, les Philippines et la Côte d’Ivoire. En 1992, il a appris l’existence des variétés de riz Nerica développées par l’agronome sierra-léonais Monty Jones dans le cadre de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO). M. Jones lui a présenté cet hybride qui combine les avantages du riz africain, résistant aux insectes et à la sécheresse, et du riz asiatique à haut rendement. Le Nerica peut être récolté deux fois par an dans les conditions climatiques locales. « Le riz Nerica pousse même dans les zones de plaines humides impropres aux autres cultures et on peut aussi le cultiver dans les espaces entre les cultures, par exemple de café et de bananes. Après avoir utilisé cette souche de riz de façon expérimentale dans plusieurs endroits, j’ai acquis la certitude qu’elle pouvait aider à résoudre les problèmes posés par la pauvreté en Afrique. Et j’ai pris la résolution de me consacrer à la diffusion des techniques pour la cultiver », précise Tatsushi Tsuboi.Quand le gouvernement japonais a décidé d’envoyer un expert chargé de promouvoir la culture du Nerica en Ouganda, en 2004, il a confié cette tâche à Tatsushi Tsuboi, spécialiste de la JICA pour l’implantation du Nerica. Diverses études avaient en effet montré que l’Ouganda était le pays d’Afrique le mieux adapté à la culture de ce « riz miracle », à cause du climat et de l’environnement relativement sec de ses plateaux. L’idée était de débuter par une initiative couronnée de succès, à ériger en exemple.Tatsushi Tsuboi a créé une section de recherche sur la riziculture chargée d’étudier le Nerica à l’Institut national de recherche sur les ressources cultivées (NaCRRI), en Ouganda. Cette structure a servi de base à des activités de conseil globales allant des semailles et du soin des plants jusqu’à la récolte du riz. Pour encourager la culture du Nerica, l’agronome japonais a mis au point un système original qui consiste à offrir à chaque agriculteur participant à ses sessions de formation un kilo de semences, c’est-à-dire la quantité suffisante pour obtenir au moins cinquante kilos de riz non décortiqué. En retour, chaque cultivateur est tenu de prélever deux kilos de graines sur sa récolte, qu’il doit donner à des petits exploitants du voisinage. Du fait qu’ils cultivent eux-mêmes le riz, les agriculteurs améliorent leurs compétences techniques et les surfaces consacrées à la riziculture sont de plus en plus étendues. Le nombre des Ougandais ayant adopté le Nerica augmente de façon régulière. Dix ans après l’arrivée de Tatsushi Tsuboi, la superficie cultivée en riz de la région des plateaux était passée de 5 500 à 65 000 hectares. Les agriculteurs ont confié à l’agronome japonais que les revenus qu’ils tiraient de la vente du riz leur permettaient, entre autres, d’envoyer leurs enfants au lycée ou d’acquérir des téléphones portables. Tatsushi Tsuboi considère l’avenir de l’Afrique avec optimisme en raison des perspectives offertes par le Nerica. « En l’espace de 13 ans, j’ai formé plus de 2 000 chercheurs et conseillers agricoles africains. J’ai l’intention de poursuivre mes activités jusqu’au jour où la culture du riz Nerica se sera répandue dans toute l’Afrique et où le problème de la pauvreté sera résolu », explique-t-il. L’agronome japonais continue donc à travailler inlassablement sous le soleil de l’Afrique pour diffuser les techniques de la culture du riz.Un « riz miracle » pour combattre la pauvreté en AfriqueDes Japonais au service des populations du monde

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