Pour nos Tomodachi Automne 2016
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10En Afrique de l’Ouest, la lutte contre les maladies infectieuses ne connaît pas de répit. La malaria, par exemple, fait plus de 10 000 victimes par an au Ghana, où 270 000 personnes sont en outre infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il est indispensable de combattre et de surmonter ces maladies si l’on veut promouvoir durablement le développement de la région. Et comme les maladies infectieuses qui y sévissent ne cessent de muter et de trouver de nouvelles voies de transmission, il est essentiel de mener contre elles une campagne assidue et de longue haleine au niveau local, avec notamment des activités de détection et d’analyse rapides des virus.Pionnier de la recherche au Japon, le bactériologiste Hideyo Noguchi a travaillé sur le terrain en Afrique de l’Ouest. Il a commencé d’étudier la fièvre jaune en 1927, dans un hôpital d’Accra, au Ghana, et obtenu quantité de résultats remarquables, dont la découverte du pathogène responsable de la fièvre jaune, avant d’être infecté lui-même par cette maladie, dont il est mort sur place six mois plus tard. Son travail lui a valu trois nominations au prix Nobel. En 1968, le gouvernement ghanéen a demandé au Japon, patrie du docteur Noguchi, une aide pour la recherche médicale sur les maladies infectieuses. En réponse, le gouvernement japonais a mis en place la même année un programme de coopération technique. En 1979, l’Institut Noguchi pour la recherche médicale (NMIMR), ainsi nommé en mémoire du docteur Noguchi, a été fondé à Accra avec une subvention du Japon, qui, depuis lors, y envoie régulièrement des chercheurs.Malgré la fréquence des coupures d’électricité et les déficiences de l’alimentation en eau, les chercheurs du NMIMR ont à leur actif un grand nombre de réussites. Le VIH constitue un de leurs grands domaines de recherche et, en 1986, des chercheurs en activité au Ghana ont découvert le VIH-2, une souche du virus concentrée en Afrique. L’institut est désormais reconnu comme une base essentielle de la recherche sur les maladies contagieuses en Afrique de l’Ouest.La manipulation de pathogènes comme le VIH requiert des installations hautement sécurisées. En 1999, le NMIMR a achevé l’aménagement d’un laboratoire de recherche conforme aux normes du niveau 3 de biosécurité de l’Organisation mondiale de la santé, laquelle, pour cette raison, l’a désigné en 2014 comme l’une des institutions dont la contribution au combat contre la maladie à virus Ebola est particulièrement cruciale. Et le soutien de l’institut ne se limite pas au Ghana, il travaille aussi en tandem avec d’autres pays ouest-africains à la mise en place de mesures de lutte contre la fièvre de Lassa, qui a montré des signes d’épidémie cette année.Le NMIMR emploie 334 personnes, dont 49 chercheurs originaires du Ghana, d’autres pays africains, du Japon et d’ailleurs dans le monde, notamment de France et des États-Unis. Le docteur Mitsuko Ohashi, une parasitologue japonaise qui travaille à l’institut depuis sept ans, fait l’observation suivante : « Les chercheurs ont un potentiel élevé. En termes de personnel comme de recherche, le NMIMR atteint des niveaux de classe mondiale et, tous ensemble, nous obtenons des résultats en tant que membres d’une équipe au sein de laquelle nous progressons à travers une amicale rivalité. »Dans l’optique de renforcer encore les capacités de cet ensemble cohérent de lutte contre les maladies infectieuses que constituent le Ghana et l’Afrique de l’Ouest, le gouvernement japonais a décidé de subventionner la construction d’une nouvelle installation au NMIMR : le Centre de recherche avancée pour les maladies infectieuses, dont l’achèvement est prévu en août 2018. Le centre sera doté d’un laboratoire de biologie moléculaire conforme aux normes du niveau 3 de biosécurité et équipé des appareils les plus récents, qui permettra une détection et une surveillance encore plus précises des pathogènes. On espère qu’il constituera une base de recherche médicale et d’enseignement pour les générations à venir, et contribuera ainsi au contrôle des maladies qui menacent le genre humain.L’aide japonaise à la création d’une installation de recherche avancéeLa lutte contre les maladies infectieuses en Afrique de l’OuestLa contribution du Japon à l’Afrique de demainInstitut Noguchi pour la recherche médicale [EN]http://noguchimedres.org/

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