Pour nos Tomodachi Automne 2015
33/40

L’essentiel, c’est le bonheur pour toutes et tousL’Occitane est une marque de cosmétiques naturels mondialement connue. Pour son fondateur, Olivier Baussan, le Japon n’est pas seulement le premier marché pour ses produits, mais aussi une source d’inspiration culturelle. Grand admirateur de Basho, poète du XVIIe siècle, il compose lui-même des haïkus. Ce fin connaisseur de littérature japonaise a même lu en entier Le Dit du Genji, un roman classique en 54 chapitres écrit il y a plus de 1 000 ans.« J’adore le Japon depuis mon premier voyage à Kyoto, il y a une trentaine d’années. Les pétales de cerisiers dansant dans le vent m’ont rappelé la Provence, où l’on cultive beaucoup de cerisiers aussi. Bien plus tard, j’ai travaillé sur ce thème, et L’Occitane a lancé une gamme autour du cerisier il y a dix ans. Le lien qui s’est tissé entre la marque L’Occitane et les Japonais est économique, bien sûr, mais il est aussi poétique. »Né en Provence, où il a grandi, le jeune Olivier, alors étudiant en lettres, découvre par hasard un vieil alambic. Il revient sur cette rencontre en des termes pleins de poésie.« Déjà lorsque j’étais à l’université, je voulais faire un métier qui valorise ma région. Ici, les gens travaillent souvent en lien avec la nature. Cet alambic qui servait à distiller des plantes, c’était l’essence de nos belles traditions régionales. C’était un outil pour m’intégrer dans le territoire, pour y avoir une action réelle. »Olivier Baussan s’engage dans la fabrication d’huiles essentielles, qu’il vend en flacons sur les marchés. Ainsi est née L’Occitane. C’était en 1976, et il avait 23 ans.« Participer à préserver le territoire provençal, nourrir une culture respectueuse des traditions, fait partie des ambitions de L’Occitane. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le développement durable, qui ne peut s’appuyer que sur un équilibre entre une culture, une économie et des hommes. L’économie et l’écologie sont indissociables. Les actions développées par L’Occitane vont dans ce sens, encourager les agriculteurs à développer leur territoire. »En voyage au Burkina Faso, Olivier s’émerveille de la beauté de la peau des femmes ; il découvre qu’elles la doivent aux propriétés hydratantes du beurre de karité produit sur place. C’est ainsi que cet ingrédient est devenu le fer de lance des produits de L’Occitane.« Quand j’ai découvert le beurre de karité en Afrique, il y a une trentaine d’années, ce qui m’importait n’était pas de l’acheter, mais de voir l’impact de cet ingrédient extraordinaire. Parce que de vieilles femmes avaient la peau de femmes jeunes ! »L’impact n’a pas été seulement esthétique, mais aussi économique, en fournissant une source de revenus aux femmes africaines. Olivier a fondé une coopérative et lancé des actions pour l’indépendance économique des villageoises. En 2006, il a créé une fondation, élargissant ainsi la palette des soutiens offerts aux femmes. Au départ, douze villageoises étaient impliquées dans la production de beurre de karité ; elles sont aujourd’hui plus de 17 000.« Donner de l’espoir aux femmes, leur offrir des opportunités, telle est notre mission. »Il a aussi donné de l’espoir au Japon frappé par le séisme et le tsunami de mars 2011. L’Occitane a en effet apporté son soutien à la municipalité de Kamaishi.« L’Occitane a un lien très fort avec le Japon. Quand il y a eu le tsunami au Tohoku, l’une des premières choses qu’a fait L’Occitane, c’est de s’impliquer, non pas par charité, mais par devoir de culture. Autre chose encore : quand nous avons aidé Kamaishi, je l’ai appris par hasard, mais la municipalité était jumelée avec Digne, la ville de mon enfance. Ces deux villes se sont ainsi retrouvées bien des années après, et leur amitié a été ravivée. C’est un hasard qui relève du destin. »Olivier Baussan lors du « Tohoku Marché » co-organisé par L’Occitane et une association locale. Pour lui, le marché signifie le retour aux sources.33

元のページ 

10秒後に元のページに移動します

※このページを正しく表示するにはFlashPlayer10.2以上が必要です