Pour nos Tomodachi Hiver 2015
29/40

Un rikishi venu d’Egypte, à la poursuite de son rêveAbdelrahman Ahmed Shaalan est originaire de Mansourah, en Egypte. Quand il était enfant, il admirait beaucoup son père, un footballeur qui lui a transmis le goût de l’ambition et de l’effort. Si l’amour du sport a grandi en lui, c’est grâce à ses parents. Le jeune Egyptien a commencé à se passionner pour le sport, en particulier le culturisme, dès l’âge de onze ans. Mais à l’époque, il était loin de se douter qu’il irait au Japon pour réaliser son rêve. Il n’en est pas moins devenu l’un des lutteurs (rikishi) de sumo professionnel les plus connus du Japon.Un jour où Abdelrahman se trouvait au gymnase où il s’entraînait, il a vu, à son grand étonnement, des gens qui pratiquaient le sumo. Il avait tout juste 15 ans. Peu après, il a eu l’occasion de se mesurer avec un lutteur de sumo beaucoup plus petit que lui. Et contre toute attente, il a été battu à sept reprises par son adversaire. À la suite de cette expérience, le jeune Égyptien a voulu connaître les secrets des lutteurs de sumo et ce qui fait leur force. Il s’est entraîné sans relâche. Il a regardé des vidéos de sumo et il a lu des livres sur la culture japonaise. Quatre ans plus tard, à l’âge de 19 ans, il a pris la décision de poursuivre son rêve en se rendant au Japon pour devenir un rikishi.Une fois sur place, Abdelrahman a intégré l’écurie de sumo Otake où il a pris le nom de Osuna-arashi, c’est-à-dire « Grande tempête de sable ». « Pour un étranger, vivre au Japon en tant que lutteur de sumo c’est à la fois gratifiant et difficile », affirme-t-il. Il est vrai que le jeune lutteur est soumis à une forte pression parce qu’il est le premier rikishi d’origine africaine. Par ailleurs, il lui a fallu un certain temps pour s’habituer à la vie ardue et hautement compétitive des lutteurs de sumo. Osuna-arashi n’en a pas moins acquis une certaine maturité non seulement en tant que personne mais aussi en tant que rikishi, grâce au soutien et à la détermination du patron (oyakata) et des lutteurs de son écurie.Osuna-arashi aime bien rencontrer des gens pour leur faire partager son amour du sumo. D’après une croyance japonaise, les hommes qui serrent la main d’un lutteur de sumo sont assurés de rester en bonne santé. Le jeune Égyptien avoue qu’il est très fier de participer au maintien de cette tradition.En pratiquant le sumo, Abdelrahman Ahmed Shaalan a aussi appris l’importance de valeurs morales comme la pureté, l’humilité et le respect. Avant chaque combat, les lutteurs de sumo jettent du sel sur l’arène (dohyo) où ils vont s’affronter, afin de la purifier. Et après avoir lutté, le vainqueur et le vaincu se saluent en s’inclinant, en signe de respect et d’humilité. « Ce sont des vertus que tout le monde devrait connaître », ajoute le lutteur égyptien.Cela fait trois ans qu’Osuna-arashi vit au Japon et il connaît de mieux en mieux la culture de l’Archipel. La politesse, la gentillesse et la considération pour les autres sont des qualités qu’il apprécie grandement chez les Japonais. Le sumo lui a aussi donné une nouvelle vocation, celle d’ambassadeur culturel. « Quand des jeunes Africains voient que je pratique le sumo au Japon, il comprennent que tout est possible », explique Osuna-arashi.« Grande tempête de sable » cherche plus que jamais à réaliser son rêve. « Je rêve de devenir un yokozuna, un grand champion, le rang le plus élevé de la hiérarchie du sumo ! » avoue-t-il. Le rikishi égyptien s’efforce de tisser des liens entre l’Afrique et le Japon, tout en poursuivant son rêve.©Jiji29

元のページ 

10秒後に元のページに移動します

※このページを正しく表示するにはFlashPlayer10.2以上が必要です