Pour nos Tomodachi Hiver 2015
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14Un expert mondial des maladies infectieuses en première ligne dans la lutte contre EbolaLa fièvre hémorragique Ebola sévit en Afrique de l’Ouest. En mai et en août 2014, le docteur Yasuyuki Kato (médecin-chef au Centre de prévention et de contrôle des maladies, Centre national pour la santé mondiale et la médecine) est allé rejoindre la mission de l’OMS pour prodiguer une aide médicale au Libéria, le pays le plus durement touché par l’épidémie de fièvre Ebola. Le docteur Kato a risqué sa vie en première ligne de la lutte engagée pour traiter et prévenir l’infection par le virus Ebola.S’il a choisi les maladies infectieuses comme terrain d’intervention, nous dit-il, c’est parce que c’est un domaine où il y a beaucoup à faire. Ses premiers déplacements en tant que spécialiste des maladies infectieuses l’ont conduit à Taïwan, où sévissait le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et au Vietnam, en pleine épidémie de grippe aviaire, et lui ont donné l’occasion d’observer de ses propres yeux les effets de ces infections. Pour lutter de façon efficace contre les maladies infectieuses, le docteur Kato pense qu’il est essentiel, non seulement de voir les patients, mais encore de comprendre l’arrière-plan social et culturel du pays concerné et de rechercher la cause de l’épidémie dans une perspective multidirectionnelle. L’expérience acquise à Taïwan et au Vietnam l’a convaincu qu’il fallait aller à l’épicentre de la contagion.C’est ainsi qu’en 2012 il est parti pour l’Ouganda, où sévissait alors une épidémie d’Ebola. L’année suivante, il est allé à deux reprises au Libéria pour une mission de traitement et de prévention de l’infection par le même virus. À son arrivée, il s’est aperçu que les soins médicaux avaient cessé et que la région avait sombré dans l’instabilité sociale.« Bien sûr, j’étais habité en permanence par la crainte d’être contaminé, mais je suis resté pour la bonne raison que mon désir d’identifier les causes de l’épidémie et de sa propagation était plus fort. » Au cours de son travail d’investigation sur les croyances et les coutumes locales, il apprit qu’un grand nombre de gens croyaient que la maladie était provoquée par une malédiction et éprouvaient une extrême méfiance à l’égard de la médecine moderne, facteurs qui constituaient des obstacles majeurs au diagnostic et au traitement. Il découvrit aussi que la pratique religieuse exigeant des familles qu’elles lavent à mains nues le corps des victimes décédées en vue de le purifier contribuait à la diffusion de l’épidémie.Les principales tâches du docteur Kato étaient la formation du personnel médical sur le port de l’équipement de protection contre l’infection, le conseil pour la mise en place d’un dispositif d’accueil des patients atteints de fièvre et l’assistance aux unités de traitement d’Ebola – tâches qui jouent toutes un rôle essentiel dans l’arrêt de la propagation de l’infection.Malheureusement, il n’y avait pas suffisamment d’unités de traitement pour accueillir tous les patients. Qui plus est, l’insuffisance des ressources médicales interdisait de dispenser un traitement adéquat. Les cent personnes de l’équipe médicale faisaient de leur mieux pour aider le plus grand nombre possible de patients, mais elles le faisaient sans aucune considération pour leur propre sécurité, ce qui aggravait le risque qu’elles soient elles-mêmes contaminées, avec pour conséquence un renforcement de la propagation de la maladie. Lors des réunions du personnel médical local, le docteur Kato répétait avec insistance que personne ne devait chercher à se comporter en héros et qu’il était de la plus haute importance que chacun garde la tête froide et se montre méticuleux dans l’accomplissement de ses tâches.Les efforts du personnel local se sont avérés fructueux. Le docteur Kato nous confie que son plus grand bonheur en tant que médecin est de voir un patient guéri.L’expérience acquise à l’étranger a également été précieuse au docteur Kato lorsqu’il a participé à la formulation de principes directeurs pour la prévention et le traitement de la fièvre hémorragique virale au Japon. « Le contrôle de la maladie à sa source est essentiel si l’on veut éviter qu’elle se propage au Japon », nous dit-il, « d’où l’importance de l’aide médicale aux pays touchés par l’épidémie. »« Le Japon est à la pointe en ce qui concerne le traitement des maladies infectieuses et les pays étrangers comptent sur nous pour apporter des solutions. » Le fait que de plus en plus de jeunes médecins japonais veulent devenir des spécialistes de ces maladies est une bonne nouvelle. Mais nous n’avons pas besoin de héros qui prennent des risques inutiles. « En agissant méthodiquement, posément, et en mettant à contribution la technologie japonaise, nous contribuerons à la mise en place de mesures de prévention à l’échelle planétaire », dit le docteur Kato. Ces paroles sont d’autant plus convaincantes qu’elles viennent d’un homme qui est au premier plan dans son domaine.

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