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Encourager les compétences pour soutenir la nouvelle génération, c’est la façon de Miyashita de redonner à l’Ougada ce qu’elle en a reçu. (@ATSUSHI SHIBUYA)

Fumiko Miyashita a fondé une société qui concrétise le mouvement « de la ferme à la table » en Ouganda.

 

COTS COTS, sa création, a ouvert l’an dernier un restaurant à Kampala. « Supa », un riz indigène garni de poisson et de légumes produits localement, est un réel succès auprès de la clientèle.

Les prises voyagent au moins 2 jours par route depuis le port de Mombasa. En investissant dans une technique japonaise de congélation rapide qui réduit la taille des cristaux de glace, saveur, arôme et texture restent aussi près que possible que dans le poisson cru.

« Je vous défie de faire la différence avec le frais », affirme Miyashita. Elle ajoute vouloir créer une chaîne alimentaire à valeur ajoutée, étayant la population locale, une tradition lancée en France et imitée dans des « hotspots » culinaires du monde.
 
Des chercheurs de la Harvard Kennedy School disent que les pays peu centrés sur les ressources pourraient réussir à l’avenir, surtout ceux qui se diversifieront sans tarder dans les services, logistique et fabrication, des composants essentiels de l’agriculture.

COTS COTS : le restaurant japonais à Kampala

L’AGRO-INDUSTRIE S’ÉPANOUIT

Générer des semences supérieures

Labos de pathologie garantissant la qualité

Ces perspectives animent des multinationales comme Sakata Seed Corp., un leader sur le marché mondial des semences de légumes, estimé à 5,6 milliards d’euros. La firme calcule que croissance démographique, urbanisation et hausse des revenus par habitant vont alimenter la demande en Afrique.
 
« Le potentiel de croissance est énorme », déclare Kazuo Kuroiwa, directeur de Sakata, qui prévoit une croissance des ventes de 4 à 5 % au cours des 10 prochaines années en Afrique. Pendant plus d’un siècle, Sakata a investi en pollinisation croisée, des recherches procurant des semences hybrides brevetées qui fournissent de meilleurs rendements et résistent mieux aux maladies.

De l’Afrique du Sud au Maroc et au Kenya, Sakata s’efforce d’amener les maraîchers à choisir et cultiver ses produits. Elle transmet les compétences en gestion, nécessaires pour maintenir une exploitation agricole viable. Selon des observateurs, cette approche minutieuse et homogène est ce qui fait la particularité des firmes japonaises dans divers secteurs industriels.

Chercheurs de Sakata en France, conciliant les besoins des fermiers africains

« Les entreprises japonaises pourraient jouer un grand rôle dans l’expansion de l’agro-industrie en Afrique en se concentrant sur le développement humain et à petite échelle » affirme le docteur Valérie Niquet, de la Fondation pour la recherche stratégique.

SE HÂTER LENTEMENT

Un des défis les plus urgents, c’est le changement climatique qui affecte des villes en Afrique. La pénurie d’eau et le sol privé d’humidité pourraient menacer sérieusement l’existence des agriculteurs africains.
 
« Nous savons qu’il y aura plus de bouches à nourrir, mais produire plus d’aliments n’est pas la seule réponse », déclare Shigeomi Sato, responsable international des affaires au Tottori Resource Recycling. « Ceci doit aller de pair avec la préservation de l’eau ».

Porous Alpha, un verre cellulaire expansé, objet d’un brevet

Grâce à un financement du gouvernement, l’entreprise cherche des partenaires pour Porous Alpha, son agent breveté qui rend arable même un sol sablonneux. Du carbonate de calcium provenant de coquillages est ajouté à du verre recyclé, puis chauffé, créant un composé spongieux en vue de récoltes exigeant moins d’eau et d’engrais. Ainsi, les palmiers dattiers qui, normalement, ne produisent pas de fruits avant 5 ans, peuvent arriver à cet âge avec la moitié de consommation d’eau et d’engrais.

Selon le docteur Niquet, des projets du secteur privé-public peuvent être efficaces pour que des idées novatrices se déploient dans les pays vulnérables. Réalisés rapidement, ils peuvent être une alternative pour les pays confrontés au lourd fardeau de la dette d’une croissance tirée par les infrastructures, précise-t-elle.
 
Le Japon espère que la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD7), du 28 au 30 août, puisse offrir une occasion de dialogue à ce sujet. En marge de la session, un « Pitching Event » pour start-ups novatrices sera aussi organisé.

Au retour dans son pays, Mme Miyashita de COTS COTS est souvent interrogée sur les défis des affaires en Afrique. Elle mentionne alors des bouteilles d’huile de cuisson haut de gamme à base de sésame, récolté en Ouganda et pressé par des artisans de Kyoto, une huile vendue à des consommateurs avertis au Japon.
 
« Nous avons connu de mauvaises récoltes, mais cela nous a appris que, pour chacun et pour tout, c’est une affaire de ténacité », affirme Mme Miyashita, une observation répétée par bon nombre de ses semblables, captivés par les promesses de l’Afrique.

Un sol mélangé à du Porous Alpha améliore sa capacité de rétention d’eau et d’aération.

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