Pour nos Tomodachi Printemps / Été 2019
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Valentin Brose sous la direction de M. Kobayashi, son oyakata au musée Shunka-en. (M. Kobayashi, au centre au premier rang ; Valentin, cinquième de gauche à droite au second rang).Un pin sylvestre élevé par Valentin. Ses arbres, qui mêlent la perfection de la technique japonaise à la sensibilité allemande, ont gagné le cœur de nombreux admirateurs en Europe.Valentin Brose voyage régulièrement en Europe pour animer des ateliers et des démonstrations. Devant son enthousiasme, ses proches lui offrent parfois des bonsaïs, mais il les perd les uns après les autres faute de connaissance des soins à leur prodiguer. Il perd alors son intérêt pour un temps, mais son attrait pour les arbres et la nature le rattrape : il se tourne alors vers le métier de jardinier, qui ranime sa passion pour les bonsaïs. Un jour, il est fasciné par une démonstration en ligne du maître du bonsaï Kunio Kobayashi, entouré de ses apprentis étrangers au musée Shunka-en qu’il dirige à Tokyo. C’est une révélation pour Valentin, qui décide de partir étudier auprès du maître. « J’ai commencé par un cours d’initiation de trois mois, qui m’a bien plus appris sur les bonsaïs que toutes mes études précédentes. Mais j’ai aussi réalisé qu’il me restait énormément à apprendre, et j’ai demandé à devenir son apprenti. » Valentin poursuit sa formation sous la direction exigeante de M. Kobayashi, son oyakata (maître) pendant ces trois années d’études au Japon. Désireux de maîtriser un maximum d’éléments dans ce temps limité, il travaille jusqu’à dix-huit heures par jour. Il est admiratif de l’approche intransigeante des artistes du bonsaï pour arriver à créer le plus bel arbre. Selon Valentin, en comparaison à un meister à l’allemande, l’oyakata est davantage comme figure paternelle, exigeant confiance et respect inconditionnels. « Mon oyakata m’a appris à identifier l’individualité de chaque arbre. Un bonsaï ne peut communiquer par les mots, et il faut donc le comprendre par d’autres moyens. L’essentiel, c’est une observation minutieuse. » Une fois quitté le Japon, Valentin Brose poursuit son parcours de spécialiste du bonsaï. Aujourd’hui installé en Allemagne, il dirige des ateliers et des démonstrations dans divers pays d’Europe. En parallèle, il encourage activement les échanges internationaux, et organise ainsi des séjours au Japon pour visiter le musée Shunka-en à Tokyo et les jardins les plus réputés pour les membres d’un club de bonsaï à Brixen, dans le Tyrol Autrichien, avec lesquels il a développé une amitié au fil de ses ateliers. Valentin a le regard qui brille quand il évoque son projet d’ouvrir une école du bonsaï et de créer chez lui le jardin idéal pour transmettre cet émerveillement qu’il a connu au Japon. Il n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il comprend les sentiments d’un arbre et se sent en mesure d’en guider la croissance. Quand on lui demande ce que les bonsaïs signifient pour lui, Valentin répond sans la moindre hésitation : Freude ! – du plaisir ! 29

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