Pour nos Tomodachi Printemps 2019
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Des bols en bois recouverts d’urushi font ressortir le grain en une expression entièrement naturelle et unique. Ross crée deux types de bols : original et traditionnel.« Dans mes créations originales, j’explore des approches modernes pour mettre l’urushi en valeur, tandis que mes pièces traditionnelles font vivre le savoir-faire ancestral », explique-t-elle.Suzanne RossNée à Londres (Royaume-Uni), elle est arrivée au Japon en 1984. En qualité d’artiste de l’urushi, elle s’émancipe des styles traditionnels pour créer des pièces originales inspirées par la beauté naturelle du Japon.À Wajima Kobo Nagaya, au centre de Wajima, on peut voir ses créations et certaines de ses méthodes de travail.l’aspect métallique a été obtenu en dispersant une poudre d’argent sur l’urushi, selon une technique appelée maki-e. « Les champs d’expression de l’urushi sont infinis », confie Ross. « Urushi se traduit par « objet en laque », mais je n’approuve pas ce terme. L’urushi est bien supérieur à n’importe quelle matière synthétique. Il est léger, solide et empreint d’élégance.Une fois qu’on a essayé des ustensiles urushi, on ne peut plus revenir au plastique. L’urushi est extrait d’une seule essence d’arbre et est entièrement naturel. C’est pour cela qu’au lieu de « laque », je l’appelle « urushi », qui évoque son caractère unique et le distingue des produits synthétiques. » Afin de promouvoir l’urushi, Rossinvestit toute son énergie dans sesactivités d’artiste et dans ses conférenceset ateliers au Japon et à l’étranger. Cette année, à l’aide de collègues animés du même esprit, elle lanceune organisation à but non lucratif pour fédérer l’ensemble des régions productrices et présenter une image cohérente de l’« urushi japonais » àtravers le monde. « Bien qu’il proviennetoujours de la même plante, l’urushi est tellement différent selon la région et l’artiste. Je pense que nous devons présenter l’« urushi japonais » commeune entité solide, et diffuser dans le monde entier les informations à son sujet en anglais. » Elle mentionne également les problèmes qui existent actuellement dans le domaine de l’urushi : la pénurie d’artistes et de fabricants d’outils formés selon la tradition, ainsi qu’une raréfaction des arbres et des artisans qualifi és pour les exploiter. « Je veux faire connaître les vertus de l’urushi à travers le monde, pour que les gens l’achètent, l’utilisent, encouragent sa fabrication, et qu’ilsaient envie de l’étudier. Nous devonsavant tout protéger les arbres : sans sève, c’en est fini de l’urushi. » Ross pense qu’il est important de partager les bonnes choses de la vie. « L’urushi est une matière belle et polyvalente. Si elle disparaît, le monde perdra un grand trésor, pour toujours. » L’urushi a entraîné Ross de Londres jusqu’au lointain Japon. Ne laissons pas son éclat disparaître dans le passé. 27ROYAUME-UNI DE GRANDE-BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORDJAPON

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